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Profanation
Voir le texte de l'auteur CommanderUne année sèche, des incendies en milieu urbain. Un des incendies s’est propagé de part et d’autre d’une route fréquentée. Nous sommes allés voir.
Le feu est terriblement destructeur. Une forêt calcinée c’est terrible.
Tout est gris, plus rien de vivant.La poussière. Une couche de cendre si épaisse qu’on a la sensation de poser le pied sur un sol qui n’en est plus un. Le corps se sent flotter tellement les appuis sur le sol ne sont pas nets.
L’odeur est omniprésente mais indéfinissable. J’ai déjà fait brûler du bois, j’en connais l’odeur. Mais là c’est différent. Finalement l’odeur est comme l’appui sur le sol, elle est floue.
Un monde gris, sans vie, sans plus rien.
Sans plus rien ?
Pas tout à fait…Car dans ce rien, il y avait quand même certaines choses identifiables, et elles étaient d’origine humaine. Des débris de machines.
Nos poubelles encombrantes, pas belles, qui nous gênent, et qu’on jette sur un bord de route bien boisée. Ainsi ni vu ni connu, on ne les voit plus, comme nous sommes devenus des urbains et que nous ne pratiquons plus la forêt, c’est super, on ne voit jamais rien, et la forêt, vue de l’extérieur reste belle. Seuls les arbres sont peut-être mécontents de cette pollution. Mais comme nous ne pouvons pas leur parler, ça ne pose pas de problème.
Parmi tous ces débris, un avait une posture particulière.
Il était retenu par un de ses bras à une branche et posé simplement en appui sur un début d’arbre. Il est tombé là, dans cette position depuis plusieurs années attendant de se décomposer lentement.Posture, bras, voilà des mots qui font penser à quelque chose de vivant.
Et effectivement il y a quelque chose de dynamique dans la façon que cet objet a de se tenir.
Jeté, car il était devenu inutile. Le feu, peut être d’origine humaine, a de nouveau contribué à sa transformation. Une profanation en quelque sorte ?Profanation
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Epave
Voir le texte de l'auteur CommanderMais qui sommes-nous ?
Il n’y a rien d’extraordinaire dans cette photographie. Elle est banale par sa répétition dans notre quotidien. Mais justement, qui sommes-nous pour pouvoir penser que ce sujet est usuel ? Ou plutôt quelle est donc notre image de la nature pour pouvoir admettre cela !
Avant que le manque d’eau ne se fasse réel et que la chaleur ne devienne insupportable dans notre quotidien, le changement climatique se caractérisait essentiellement, dans les discours, par la disparition de nombreuses espèces vivantes sur notre planète. Si effectivement la disparition de ces espèces vivantes est problématique, elle n’est en rien dramatique pour la vie. Car la vie se résume à un petit codage informatique que même les poussières célestes sont capables de transporter et que la vie sur terre pourrait même avoir pour origine des poussières venues de l’espace ?
Cette photo l’exprime bien, nos déchets peuvent être ce qu’ils veulent, leurs excès mettront surtout en péril notre existence. La vie sera toujours plus forte et la nature continuera son chemin comme elle le fait avec cette voiture abandonnée, et si le chemin de reconquête est trop difficile elle prendra de nouvelles apparences et de nouvelles vies s’inventeront.
Finalement, l’idée que la disparition de la nature, dont nous avons besoin pour vivre, est la fin de tout, exprime bien mieux que tout autre discours notre décalage important avec la nature et dont l’erreur principale, est de nous situer au cœur ou au-dessus, de toutes les vies possibles.
Epave
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Perle
Voir le texte de l'auteur CommanderNous imaginons la nature sauvage : Irrégulière !
La géométrie, le respect des règles, la régularité dans les formes sont une spécificité humaine.
Il existe même des perles carrées. Elles impressionnent par leur rareté, mais surtout elles fascinent car leur perfection géométrique, sans intervention humaine, nous prend en défaut. Comment la nature peut-elle donc produire des surfaces géométriques aussi parfaites ?
A poser cette question, il semble évident que nous avons encore beaucoup à apprendre sur la nature, mais aussi sur notre place dans l’univers.
Il ne reste plus qu’à espérer qu’un jour viendra où nous aurons compris que nous ne sommes pas dans la nature mais que la nature est en nous.
De plus, il y a dans cette photo comme une effervescence, quelque chose en mouvement qui est en contradiction avec le monde minéral dit statique qu’elle représente. Et dans ce mouvement je ne peux m’empêcher de faire un rapprochement avec les premiers assemblages de molécules qui par leurs expériences multiples finiront par nous fabriquer. Il y a de la vie, ou quelque chose qui a rapport à ses origines, dans ces perles de calcite.
Perle
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Clair Obscur
Voir le texte de l'auteur CommanderA son origine, le clair-obscur est une technique des années 1600 utilisée pour créer un effet de relief en jouant sur les ombres et les lumières. Poussée à son maximum elle a pour effet de produire des images où les tons sombres sont prédominants, on parle alors de ténébrisme.
Pour moi, s’il s’agit de faire jaillir la lumière de l’obscurité, il faut surtout que cette lumière permette à un sujet d’être décrit et mis en scène. L’absence de détails représentés par les tons sombres laisse au lecteur la possibilité d’imaginer une suite à l’image.
Car intuitivement le noir doit obligatoirement faire venir quelque chose. Devant une surface noire nous tentons d’imaginer ce qu’elle peut contenir, tandis qu’une surface blanche ne cache rien et ne permet pas de partir à la découverte puisque tout nous est fait voir.
Les sujets exprimés en clair-obscur sont donc une source de mystère qui permet au lecteur de s’impliquer dans l’image car il va inconsciemment tenter de donner une histoire à la partie sombre.
De plus, l’éclairage de cet arbre est quasiment un éclairage de studio photo que l’on retrouve souvent en portrait.
L’idée de photographier des sujets naturels, comme s’ils étaient des portraits, invités à venir s’exprimer dans un studio doit certainement beaucoup à cette photo.
Clair Obscur
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Exploration
Voir le texte de l'auteur CommanderA l’inverse d’autres photographies de paysage, le lieu que représente cette photo en fait une image restrictive qui risque de ne pas toucher grand monde. La grotte est un univers confiné. S’il excite la curiosité, il inquiète également car il ne fait pas partie de nos repères quotidiens.
Lorsque je me suis posé la question de savoir quelle serait la photo de spéléologie que je classerais au-dessus des autres, c’est celle-ci qui est venue. Je me souviens très bien de la prise de vue. Je me revois pencher au-dessus du puits dans le vide, c’est comme si j’y étais. Cette image me plaît par l’action qui s’en dégage. La corde et les jambes du spéléo sont tendues, nous sommes dans l’action.
On ne s’aventure pas dans un tel puits sans que la notion de risque ne soit présente.
Ici, le danger semble quand même maîtrisé. Mais imaginons que vous soyez en haut de ce puits, vous ne savez pas ce qu’il y a en dessous.Vous jetez une pierre pour le sonder. Le bruit de la pierre qui vient heurter les parois
et vous indique du volume, de la profondeur…Les scénarios ne sont pas multiples. Soit la crainte de s’aventurer dans ce puits est trop grande
et vous en faites une légende. Soit l’exploration commence et vous écrivez l’histoire…Dans les deux cas vous avez eu envie de savoir !
Exploration
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L’Amandier
Voir le texte de l'auteur CommanderIl avait neigé cet hiver-là, et à plusieurs reprises. Le hameau fut même bloqué plusieurs jours et la route resta longtemps gelée. La neige a cette magie de transformer les paysages et de permettre des fonds qui isolent les sujets comme dans un studio.
La photo a été prise en pleine tempête de neige en fin de journée, juste avant d’aller chercher ma fille à l’école.
L’arbre de la photo est un amandier. C’est un vieil arbre qui ne donnait plus de fruits depuis plusieurs années. Je décidais donc de le couper. Mais l’année même où j’ai pris cette décision il me donna des fruits !
Il est beau avec ses formes rondes. L’inutile est parfois aussi important que le nécessaire. Par respect pour son geste je renonçais à ma décision, et il put rester autant que sa force le lui permit. Il ne fit plus jamais de fruit. Il s’éteignit tranquillement dans les années qui suivirent.
L’Amandier
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Laurelin
Voir le texte de l'auteur CommanderLaurelin dans l’imaginaire de Tolkien est l’un des 2 arbres de Valinor.
L’un est argenté et l’autre (Laurelin) est doré.
Sur Valinor toute lumière est produite par les arbres.C’est une évidence, la lumière vient du soleil.
Pourtant sur cette photographie c’est l’arbre qui diffuse la lumière et vient éclairer l’obscurité qui l’entoure.Cette inversion de repère déroute notre logique et donne un caractère tout simplement magique à ce paysage.
Laurelin
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TEST de produit 4
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