-
Sapiens
Voir le texte de l'auteur CommanderDans notre grande modestie nous avons nommé notre espèce Homo Sapiens Sapiens.
Ce n’est pas une erreur nous sommes sapiens 2 fois.Sapiens en latin signifie sage, la sagesse !!!
Le site sur lequel a été prise cette photo est mystérieux.
Juste en face du visage de pierre, qui mesure bien 3 à 5 m, je ne sais pas trop exactement, il y a un rocher rond et lisse. On accède au sommet de ce rocher par des marches taillées dans la pierre. Au sommet de ce rocher on se trouve juste en face de ce visage.Il faut du temps et de la motivation pour tailler des marches dans de la roche. Il n’est donc pas stupide d’imaginer que ce lieu aurait pu servir de lieu de culte dans des temps anciens et que ce visage en aurait été l’élément principal.
La roche qui compose ce paysage est une sorte de gré qui a la caractéristique de ne pas être trop cassante et d’être sensible aux phénomènes d’érosion comme le vent ou l’eau, ce qui donne à ces roches un aspect doux et lisse, tout en forme ronde.
Il y a un contraste évident entre la matière dure et le rendu lisse.
On devine un visage.
Le front est proéminent et la bouche est petite.
Je pense beaucoup et je parle peu ?Le regard est légèrement vers le bas. Une posture d’attention et d’humilité.
Une attitude de penseur.La tranquillité de cette pensée, l’absence d’agressivité, font qu’il se dégage de cette figure une force tranquille et sûre. Nous sommes peut-être devant la meilleure expression graphique du sens de Sapiens.
Sapiens
Read MoreQuick View -
Vouivre
Voir le texte de l'auteur CommanderQuand je l’ai vue, le mot de Vouivre m’est venu immédiatement. Il y avait une représentation animale, rapide, élancée et cruelle. J’ai eu le ressenti d’un animal sautant à la gorge d’une proie et ne lui laissant aucune chance.
Je ne suis pas un spécialiste de la vouivre. On m’aurait demandé de décrire une vouivre j’en aurais bien été incapable, et je n’aurais en tous cas pas fait une seule allusion à un dragon. J’aurais juste pu dire que c’était un animal mythologique carnassier et un chasseur rapide.
Une fois la photo prise, j’ai eu la curiosité de dépasser mon instinct et d’aller voir ce qu’étaient les représentations de Vouivre car je n’en avais aucune idée. J’ai découvert des images de dragons. Ma Vouivre avait bien, dans son expression féroce et inquiétante, un air de famille avec les images que je découvrais. Elle était proche sur beaucoup d’aspects des représentations déjà existantes.
Finalement, ce qui est le plus stupéfiant dans cette rencontre, c’est l’impact de la culture diffuse mais bien prégnante qui nous habite tous dans notre façon de voir et de classer les choses de manière inconsciente.
Le veinage du bois dans le sens horizontal fait penser à un mouvement rapide. La crête, quel dragon n’en est pas pourvu ! Les yeux en amande sont inquiétants. La bouche à peine entrouverte ne demande qu’à se saisir de quelque chose. Et de surcroît sa position dans le monde réel, où elle est en train de s’avancer dans le vide. Pas de doute, elle est en train de voler et de foncer vers un objectif bien défini.
Et beaucoup plus que de la cruauté c’est de la détermination que l’on sent dans son attitude.
Vouivre
Read MoreQuick View -
Alien
Voir le texte de l'auteur CommanderIl n’y a aucune tricherie dans ce portrait !
C’est un caillou avec une coupure franche et lisse sur lequel se dessinent des formes ?
Une simple pierre posée sur le sol dans l’herbe sèche. Notre lecture de l’image nous emmène, quand-même, vers un être qui a un regard, un langage et qui semble pouvoir penser. Sa dimension réelle est à peu près celle d’un crâne humain. Nous le rangeons donc plus près de nous que des autres formes animales, c’est un Alien.Les hommes de science de notre civilisation ont inventé le mot de paréidolie pour définir cette capacité que nous avons à voir des formes humaines ou animales dans des textures diverses (mur, nuages, etc…). La paréidolie est un fonctionnement de notre cerveau qui nous permet de donner un sens clair à des stimulis visuels proches de l’illusion d’optique !
Et si justement certains de ces stimulis étaient réels ?
Si pour les accepter il nous fallait simplement changer notre regard sur ce qui n’est pas nous et que nous appelons la nature.
Si nous arrivions à accepter de n’être qu’une expression parmi d’autres dans toutes les formes de vie qui sont autour de nous ?De la même façon que les végétaux peuvent intentionnellement prendre des formes animales ou se parer de couleurs particulières pour faciliter la continuité de leur espèce, pourquoi ne leur serait-il pas possible de prendre des formes humaines ?
Notre culture a creusé une distance si grande entre nous et la nature, que nous ne pouvons pas concevoir que les végétaux et les formes minérales pourraient posséder ce qui fait notre spécificité : La pensée et le savoir qui nous donne le pouvoir de faire des choses de manière consciente, voulue et choisie ?
C’est à peine si nous commençons à l’envisager pour les formes animales proches de nous !
Mais ce qu’il faut bien imaginer, c’est que ce fossé n’est pas une spécificité humaine. Des sociétés ont grandi et vécu, et vivent encore, avec cette conscience très claire que les autres éléments naturels sont aussi vivants que nous. Dans leur regard, il y a bien sûr, l’acceptation de la différence, physique par exemple, mais la constatation de ces différences ne leur font pas construire un univers où ils se mettent à part et au-dessus, ils en font partie tout simplement et ils ne sont qu’une expression parmi d’autres de toutes les formes de vie (plantes et animales) qui sont autour d’eux.
Le fossé créé entre l’homme et la nature serait donc une spécificité très occidentale, ou tout simplement moderne. S’il est incontestable que notre évolution technologique nous a donné une force d’action extraordinaire, il est peut-être aussi vrai, que chaque fois que nous voyons une chose dont la réalité nous est impossible à admettre, nous en rangeons la vision sur cette faculté que notre cerveau a de lire les informations floues en le rattachant à des choses connues.
Tour ranger dans des explications, comme la paréidolie, pour expliquer cette perception des choses qui sont autour de nous mais que notre culture nous interdit de voir est peut-être l’explication du pourquoi notre lieu de vie est autant menacé dans un avenir proche.
Finalement, la compréhension du regard que nous portons sur cette photographie est, peut-être, la chose la plus importante que nous ayons à faire pour mieux construire notre futur.
Alien
Read MoreQuick View -
Le Chef de Tribu
Voir le texte de l'auteur CommanderNous avons tous besoin d’un modèle, d’un repère. Nous sommes porteurs d’une envie d’espérance. Qui donc peut vivre sans projection sur le futur ?
Un système vivant ne peut s’organiser sans loi clairement définie. Même si devant la dynamique des choses, les lois ne sont qu’éphémères et condamnées aux changements.
Le chef en tant que personne physique, ou idéal fantasmé, est ce lien qui permet à une architecture de se tenir, de trouver son équilibre. Il se doit à la fois de puiser ses racines dans le passé pour se projeter dans l’action future, indiquer le chemin, ou lancer des avertissements.
Or il ne suffit pas de s’habiller avec la gravité, le sérieux et le discours pour être chef. Ces caractéristiques devraient normalement être induites par la pratique et non pas l’inverse.
Dans un monde où le paraître est prédominant, nous construisons trop de chefs qui ne tiennent leurs pouvoirs qu’au fait de leurs apparences ou de leurs appartenances.
Ce qui entraîne la difficulté de bien définir la frontière entre un marketing efficace (il possède l’apparence donc il est !!!) et les comportements adaptés à une situation donnée (son jugement est responsable, il est donc un bon repère).
Le Chef de Tribu
Read MoreQuick View -
Autoportrait
Voir le texte de l'auteur CommanderOui, quand j’ai vu ce tronc d’arbre, j’ai pensé à sa ressemblance avec moi !
Cela ne s’explique pas, c’est purement intuitif, une sensation qu’on éprouve et qui vient toute seule.
Alors, si vraiment il fallait me présenter, je trouve que cette image est suffisante. Pas la peine de dire quand je suis né, comment j’ai appris la photo, ce que j’ai fait ou pas, cela n’a aucune importance.
Vous voulez savoir qui je suis ?
Arrêtez-vous de courir et prenez le temps de regarder ce portrait …Longiforme, noueux, souple.
Un animal voulant savoir marcher, et il va y arriver le bougre !
Il en est tant persuadé qu’il en sourit d’avance.Autoportrait
Read MoreQuick View -
le Lutteur
Voir le texte de l'auteur CommanderLe sujet est massif, robuste, inébranlable.
Une force inamovible, dénuée de tout artifice superficiel.Une force passive qui pourrait, comme les roches les plus dures, éclater sous l’effet d’un gel trop intense. Finalement une fragilité certaine.
L’anthropomorphisme joue à fond dans cette image. La carrure, le regard, le nez écrasé par les coups reçus sont trop fixes pour un boxeur. Nous serions plus près d’un lutteur, celui qui sera économe de ses mouvements et qui va compter sur l’attraction naturelle de sa masse pour éponger les obstacles.
le Lutteur
Read MoreQuick View -
Charrette
Voir le texte de l'auteur CommanderDeux dates pour cette photo.
Une pour sa création et une autre plus récente qui correspond au moment où je me suis dit qu’il fallait que cette photo soit dans mon album.Tout est dit dans la description et dans la couleur de la photo.
Cette image me plonge immédiatement dans cette terre dans laquelle je me sens intimement lié. Elle est en moi que je le veuille ou non.Beaucoup de nostalgie, car elle traite d’un temps révolu, dont on sait qu’il ne reviendra jamais.
Quand je vois cette charrette, il me vient aussitôt l’image de la Mamé. Des histoires qu’elle racontait sur ses parents paysans, si dépendants de la terre pour leurs besoins quotidiens. Un monde si différent et à peine perceptible dans ces réalités quotidiennes pour nous.
La charrette en elle-même exprime la fin d’un monde ancien. Cela va si bien à cette terre qui est celle de mes ancêtres. Les couleurs sont plus contrastées. Le vert, notamment trop vif pour exprimer une fin totale, et dans lequel on sent bien qu’il va forcément pousser quelque chose.
La charrette va finir de se décomposer et disparaîtra du paysage.
Mais ce paysage lui va continuer de vivre.
Des fleurs ?
Un champ de blé ?
Une maison ?Le soleil qui éclaire le champ ne laisse aucun doute.
L’histoire va continuer …Charrette
Read MoreQuick View -
La Balançoire
Voir le texte de l'auteur CommanderToujours là, avec mes vieux bouts de bois !
Plus que la pierre, je pense que les arbres et le bois exprime pour moi des sentiments surprenants. Il semblerait que je leur attribue une vie ou une conscience qui me ferait pencher vers une tendance à prendre les légendes des trolls pour véritable ! Il faudra bien un jour que je me pose réellement la question.
Dans cette photographie on pourrait y lire l’histoire d’une enfance cassée. La mienne ? Inconsciemment peut-être. Elle n’a pas été facile. Mais le message n’est pas si clair que cela, il faut peut-être aller au-delà de cette première lecture.
L’arbre qui grandit, quoi qu’il fasse, quel que soit son environnement futur sera de toute façon en partie conditionné par ses racines. Profondes et bien ancrées, il pourra devenir un grand arbre. Si le terrain dans lequel ses racines s’ancrent est difficile, il lui sera difficile de tenir, de manière stable une grande ramure. Heureusement il y a dans la nature des capacités d’adaptation qui font que les histoires ne sont jamais écrites à l’avance.
Alors oui, il y a forcément de cela dans cette image. Mais je ne suis pas certain que cela soit ce qui me touche le plus et qui en fasse l’essentiel.
Ce qui me touche autant, c’est surtout cette notion du temps qui passe ou qui est passé. Ces choses qui ne reviendront plus. Cette balançoire n’est pas n’importe laquelle, puisque c’est celle de ma fille. Il n’y a chez moi aucun regret vis-à-vis de ce temps-là. Simplement un flot d’émotions créé par le souvenir. Dans ce cadre-là, les souvenirs sont tous positifs. Comme quoi d’un coup nous sommes loin de la première lecture simpliste de l’enfance cassée. Nous sommes plus dans la nostalgie et le bonheur qui par définition ne peuvent aller que de pair.
J’ai construit cette image en voulant exprimer clairement le temps qui est passé. Un symbole des jeux d’enfants. Le bois est ancien et semble avoir beaucoup servi. La photo de l’objet seul aurait pu être statique et finalement sans autre intérêt que de faire passer de la tristesse. En jouant sur le cadrage et sur l’effet de couleur j’ai tenté de donner du mouvement à la balançoire. La balançoire semble bien posséder son propre mouvement, celui de la vie. Elle exprime bien, que si les choses ne sont plus, on peut imaginer que l’enfant qui jouait là est aujourd’hui dans un présent plein de dynamisme et dont l’origine se trouve ici, dans cette image-là, à ce moment-là.
Mais oublions tous ces mots. Quand je regarde cette image je suis totalement submergé par la nostalgie. Le mouvement de la balançoire est fantomatique. J’ai photographié le souvenir au sens large du terme. J’en suis heureux.
La Balançoire
Read MoreQuick View -
La Bicyclette Bleue
Voir le texte de l'auteur CommanderLorsque dans un décor tout s’efface pour ne laisser transparaître qu’une émotion.
Le vélo était ancien, et pourtant il reposait à l’abri d’un pin et il était dépourvu de tout dépôt de terre ou de feuille. On aurait pu croire qu’il venait juste d’être placé là. Le contraste entre ces deux notions d’ancienneté et de récent qui se juxtaposent était troublant.
Il ne manquait plus que les éclats de voix des enfants, et pourtant, si j’étais prêt à les entendre, je savais qu’ils étaient passés depuis longtemps. Le temps passé que l’on sait révolu et qui reste à proximité de chacun de nous.
Le calme de la forêt, la lumière douce, et cette bicyclette bleue usée qui donnait l’impression d’être venu se reposer sous un arbre accueillant comme le ferait n’importe quel promeneur.
Le passé dans le présent, un moment d’intemporalité.
La Bicyclette Bleue
Read MoreQuick View -
Le Passage
Voir le texte de l'auteur CommanderQuand je regarde cette image ce sont les doigts d’un enfant de 10-15 ans que je vois en train d’ouvrir cette boîte aux lettres.
Les miens.
Ce n’était pas systématique, mais cela m’arrivait d’aller ramasser le courrier.La photo a été prise alors que la maison était déjà vendue. Mais l’aspect vieillot de cette boîte est celui que j’ai toujours connu. Certainement à cause de ce nom peint qui s’estompait déjà lorsqu’il y avait de la vie dans cette maison.
Et c’est ce qui m’impressionne dans cette image.
Elle ne correspond pas à un monde finissant qui a vieilli car je l’ai toujours connu ainsi !
Cette image correspond bien à mon souvenir. Elle se conjugue au présent et non pas au passé. Et pourtant tout dans son apparence nous attire vers le passé !Toute une contradiction.
Alors peut-être que cette lucarne n’est qu’un passage.
Un passage … Pas une fin, non, un simple passage.
La fente noire ouvre sur un autre monde, où la notion de temps semble abolie.Passer de l’autre côté paraît inquiétant.
La lucarne est sombre, l’inconnu ne pouvant être maîtrisé, il en est naturellement inquiétant.Quant à moi, le sentiment qui me domine est une énorme bouffée de nostalgie devant cet enfant qui vient ramasser le courrier pour ses grands-parents. L’enfant aujourd’hui a 52 ans.
Le Passage
Read MoreQuick View -
Le Silence
Voir le texte de l'auteur CommanderSouvenir de chaleur étouffante.
Au mois de juillet, au milieu de la journée, il n’y a plus rien sur cette terre.La chaleur y est si sèche, si terrible, que plus rien de vivant ne bouge. Même la végétation se fige dans un immobilisme parfait. Pas une brise, rien ne bouge et donc pas un bruit non plus.
Le silence s’installe.Ce souvenir bien réel de ces débuts d’après-midi, je le revis bien avec cette photo.
Mais je ressens surtout autre chose de très net.
Je suis devant un monde qui se termine.
La fin de quelque chose.Celui qui a fait cette photo n’est plus un enfant.
Mais surtout, il prend conscience que ceux qui étaient là, avec lui, sont partis et que le retour vers l’arrière est impossible.Ce monde-là est révolu et pourtant toujours présent en lui.
Le Silence
Read MoreQuick View -
Regain
Voir le texte de l'auteur CommanderLa maison est en ruine. Située en zone sismique, plus personne ne peut plus rien en faire et son avenir est écrit, elle va disparaître.
Regain se dit de la seconde fructification du figuier. Le mot s’entend en général au sens d’un retour de vigueur qu’exprime bien, dans cette photo, le cerisier qui a su trouver sa place au milieu des ruines et vient à rappeler la vie.
La notion de fin est personnelle et purement égoïste. Un sens étriqué du monde et de son dynamisme. Tout est mouvement et en perpétuelle construction.
Mais une naissance est aussi un départ.
Il suffit juste de se situer dans la dynamique du temps, et de se demander non pas ce que l’action personnelle engagée peut rapporter dans l’instant, mais plutôt comment elle peut se situer entre l’avant et l’après.
Regain
Read MoreQuick View -
Indien Tarahumaja
Voir le texte de l'auteur CommanderJe ne peux pas appeler autrement cette photo car j’aurais trop l’impression de trahir le personnage photographié. Appeler différemment cet indien, ce serait s’approprier une partie de lui, et là je ne peux pas. Il doit rester libre, d’où la description presque géographique qui l’accompagne : Indien Tarahumaja. Tarahumaja étant le nom de son peuple.
Pourquoi donc cette image me-plaît elle autant ? Le contraste entre le Nike et la tenue traditionnelle de l’indien ? Ce contraste-là n’est pas superficiel. Lorsque j’ai pris cette photo, nous sommes à plusieurs heures de marche du dernier village mexicain, qui est lui-même dans un bout du monde difficile d’accès. J’ai pris cette piste, car je savais que c’était par-là que vivaient les derniers représentants de ce peuple, qui a été le dernier peuple indien libre d’Amérique centrale.
Nous sommes dans le désert, dans une chaleur sèche et accablante. Et nous l’avons croisé. Il nous a laissé approcher. Il a accepté d’être photographié. Alors oui, mon regard a été attiré par le Nike qui contraste avec le personnage. Comment ces 2 mondes peuvent il exister en même temps ? Mais je crois que ce qui me touche le plus n’est pas dans ce sujet.
Pour moi, c’est un Indien, je veux dire un vrai indien. Un indien qui s’habille comme un indien, qui vit dans le désert, loin de tout. C’est le dernier survivant de son peuple. Pourchassé par les blancs, rejeté de tous les territoires où on peut vivre décemment (présence d’eau et de végétation), il a accepté de vivre dans le désert pour continuer d’être lui-même.
Quand je dis accepté, cela peut ouvrir à discussion. Il vaudrait mieux dire qu’il n’a pas eu le choix. Beaucoup des siens portent encore l’habit traditionnel mais vivent dans les villages blancs périphériques. L’acceptation est peut-être tout simplement une impossibilité d’évoluer, une difficulté à se détacher du monde d’où vient sa famille. Mais quand on sait le courage dont on fait preuve ces indiens, se rebellant encore dans les années 1930, pour garder leur liberté et résister au blanc envahisseur on pourrait aussi parler de résistance.
Comme un enfant peut l’imaginer, le rêver. J’ai rencontré un rêve. Un héros sorti d’un film de cow boy. ça me touche, car je suis à la fois l’enfant de 10 ans qui joue à être indien ou cow boy. Je suis émerveillé, car adolescent, j’ai eu ce rêve de vivre une grande aventure, de découvrir des territoires inconnus et donc des peuples nouveaux.
Ce jour-là, à l’instant où j’appuyais sur le déclencheur de mon appareil photo, j’étais tout cela : l’enfant, l’adolescent et le jeune homme explorateur. Avoir cette sensation de vivre un rêve est une satisfaction immense, un aboutissement. Quand une idée, une image d’enfant devient réalité.
Nous ne sommes plus loin de Peter Pan et de la fée clochette, nous en sommes même au-delà. Car après tout Peter pan est un dessin animé et là j’étais dans une réalité. L’appeler différemment ce serait peut-être admettre que la vision n’était que fugitive ou superficielle. Ce sera donc l’Indien de la tribu des Tarahumaja.
Indien Tarahumaja
Read MoreQuick View -
Cosmologie
Voir le texte de l'auteur CommanderLa cosmologie est la partie de l’astrophysique qui étudie l’origine, la nature et l’évolution de l’univers. Cette image est finalement très simple ! Elle représente ce que je crois avoir compris de la structure du monde dans lequel nous évoluons.
La décrire par contre est quasiment impossible. Ce serait tenter de mettre des mots sur ce que nous sommes et sur nos origines. Quand je dis nos origines, cela inclus les origines géographiques (la terre, le système solaire, etc…), mais aussi nos origines humaines. Parce qu’en définitive, puisque l’infiniment grand n’est construit
que d’infiniment petit, entre l’apparition de la terre et celle de la vie sur terre, et donc de nous-mêmes, les différences ne devraient pas être si grandes que cela.Lorsque je regarde cette image j’y vois aussi bien une représentation de la planète terre
qu’une forme vaguement humaine. Le vide dans l’univers n’existe pas. Les scientifiques vont parler de champs, de matières diverses. Mais la conclusion est qu’il y a toujours quelque chose. Il y a des matières qui vont s’agréger et avoir une faculté de modifier leur environnement. Donc si on imagine que le vide de l’espace est une force équilibrée. Lorsqu’un objet comme une planète va se créer, ce nouvel objet va avoir une tendance à déformer la structure environnante.Imaginons le vide comme un tissu tendu. Jetons-lui dessus une bille un peu lourde. Le tissu va se déformer et la bille se mettre à rouler en suivant la déformation du tissu. La bille étant notre planète, nous avons l’explication simple du mouvement de la terre.
Cette déformation, par un objet qui induit un mouvement, est bien visible sur cette image. Mais puisque le vide n’existe pas, y compris sur la terre. Nous pouvons en déduire que les humains, n’étant pas autre chose que des matières qui se sont agrégés dans un ordre particulier, ont le même comportement que la bille sur le tissu. Ne sommes-nous pas là au début d’une explication de ce que pourrait être le charisme ? Ou d’autres phénomènes d’ailleurs. La forme est quand même assez féminine, et peut rappeler d’autres phénomènes.
Einstein, malgré son génie, ne croyait pas en un monde dynamique, il avait une vision statique de l’univers. Il en a même modifié artificiellement sa formule de la relativité pour qu’elle corresponde à ce qu’il pensait. Il regretta très fort ce choix intellectuel lorsque le mouvement de l’univers devenait une évidence pour tous les chercheurs. C’est peut-être ce qu’il y a de plus évident dans cette image : le mouvement, sans fin, qui semble entrer ou sortir du cadrage. On ne voit rien de l’origine ni de la finalité, on en voit simplement une représentation à un moment donné.
Enfin et pour finir cette image est liée à 2 sensations. Sensations qui ont été ressenties lors de la construction de l’image. Donc à un moment où tout ce qui vient d’être écrit ici n’était pas présent.
J’ai terminé cette image le jour où ma fille passait son bac de français. Bien sûr, ce jour-là, j’ai eu une pensée pour elle. Fermant les yeux, je me concentrais sur son épreuve. Cela pouvait-il avoir de l’influence ? Non, bien sûr.
Elle a brillamment réussi son examen, et elle ne le doit qu’à elle-même. Ouf ! Mais je n’ai pu m’empêcher de penser, à cet instant, à l’influence des forces que j’imaginais au travers de l’image que je finissais. Et d’ailleurs, dans un premier temps l’image faillit s’appeler Stendhal, car elle était tombée exactement sur le sujet qu’elle voulait (le rouge et le noir).
Un peu plus tard, alors que l’image était terminée. Nous assistions à un concert estival où se produisait un groupe qui interprétait des musiques et chansons d’Europe de l’Est. La musique slave que j’entendais pour la première fois me touchait. Je sentais quelque chose, une sensation de force, une sensation de tectonique. Quelque chose relié à la terre et à la puissance des choses. Je sentais le vide des grands espaces, je sentais l’air courir dans ces espaces. J’entendais la terre. Il y avait 2 ou 3 musiciens et une chanteuse.
Et d’un coup, sans transition, l’image dont nous parlons s’est matérialisée dans ma tête. C’est la première fois que j’ai eu cette sensation, de voir une image se composer aussi précisément devant moi. Et je voyais clairement la chanteuse et le rythme de la musique dans l’image. C’était impressionnant.
Enfin et pour finir, et à l’intention de ma petite famille. L’on pourrait se demander d’où je sors cette photo ? Un Photoshopage intensif ? Que nenni.
Elle est dans la maison, dans le bureau, visible de tous. Vous l’avez tous vu, vous l’avez même certainement touché ! Il suffit de regarder.
Cosmologie
Read MoreQuick View -
La Reconquête
Voir le texte de l'auteur CommanderL’humain a pour habitude de tout quantifier. Immanquablement cela nous mène à une conception de choses parfaitement maîtrisée. La géométrie avec ses formes parfaites en est l’aboutissement.
Arriverons-nous un jour à quantifier et donc à condenser dans une formule mathématique l’origine et le sens de la vie ? Nous ne serions alors plus très loin de découvrir le secret de la pierre philosophale.
La vie a ses propres règles qui trouveraient leurs repères dans l’explosion et l’atypique.
On aurait pu imaginer une reconquête de l’espace par le bas. Une masse de verdure grimpante, rampante, grignotant au fil du temps cet espace incongru, représenté par ce bloc venu d’ailleurs et défigurant la constance du paysage.Il n’en fut rien, comme un défi, ce fut par le haut que la reconquête eut lieu. Là où nous pouvions le moins l’attendre.
La Reconquête
Read MoreQuick View -
Holocauste
Voir le texte de l'auteur CommanderUn cerisier brûlé et recouvert par les ronces.
Une image qui m’aura donné du mal.
La terre est en danger, une expression à la mode.Holocauste, au sens littéral, est un sacrifice par le feu. Cette expression fut détournée de sa valeur originale par les horreurs de la seconde guerre mondiale.
Ici, le cri que semble vouloir pousser cet arbre qui a donner tant de vie et de plaisir est terrible.Une masse consumée et noircie qui se fige dans l’expression de ces dernières secondes. Un organisme vivant qui a su si bien chanter le printemps et les premières chaleurs de l’été. Un sacrifice ? Peut-être, celui que l’homme donne à ses dieux, le progrès !
L’évolution à marche forcée, cette envie et ce pouvoir de consommer, de consumer, dans un besoin immédiat sans se poser la question du niveau d’intelligence de nos actes. Se figer sur soi-même dans l’instant, plutôt que de se projeter sur la dynamique du temps et de la répercussion de nos pensées, et de nos actions, sur le bien-être de nos conditions de vies futures.
Notre liberté s’arrête là où commence celle d’autrui. Notre bien-être devrait aussi s’arrêter là où commence le malheur des autres, même si ces autres ne sont qu’en devenir.
Holocauste
Read MoreQuick View -
Extinction
Voir le texte de l'auteur CommanderRéchauffement climatique, extinction des espèces, tout un vocabulaire malheureusement entré dans notre quotidien. Une photo qui a été prise pour exprimer ce contexte.
Pourquoi pas !
Mais si le photographe n’avait rien voulu, et s’était simplement contenté de prendre la photo
d’une rencontre, un instantané sans préméditation !Oui, cette photo aurait pu être le résultat d’un travail pensé et voulu. Le photographe aurait pu avoir envie de mettre en image la notion de réchauffement et de catastrophe. Il aurait eu cette idée d’une glace ayant une forme vivante et fondante sous l’effet d’une chaleur trop grande.
Sauf que rien ne s’est passé ainsi. Il s’agissait simplement d’aller faire découvrir un paysage d’altitude à une personne qui lui était chère. Un joli lac de montagne entouré de neige même en plein été. Il s’agissait donc d’aller sur un site où la glace était naturelle et constante.
Mais à leur arrivée le paysage n’était pas celui connu. Il y avait bien encore un peu d’eau dans le lac, mais surtout, la neige qui était censée l’enchâsser avait presque disparue. Arrivée en bordure de l’eau, le photographe ne s’est pas dit qu’il fallait faire une photo de cela. En s’approchant de l’eau, cette expression de visage est tout simplement venue à la rencontre de son regard et il l’a simplement photographié comme il l’aurait fait si ça avait été une marmotte se laissant un peu approcher.
Autrement dit, le sujet photographié est naturel, il est là, tout simplement. Il y a dans son expression, une réalité déconcertante qui met en défaut la vision humaine de la nature. Puisque, de ce qu’on nous a appris, les matériaux ne peuvent pas exprimer des sentiments.
Mais c’est plus fort que moi, quand je regarde cette photographie, je ne vois qu’un cri de colère venant d’un paysage qui a clairement pris conscience de sa prochaine disparition.
Extinction
Read MoreQuick View -
L’Autre
Voir le texte de l'auteur CommanderL’autre monde : Mon univers est celui de la terre. Concret car mes pieds le foule. L’intelligence supposée de mon espèce me permet de dire que cette terre est ronde. Elle tourne autour du soleil. Elle se déplace dans un univers immense, vide, où rien n’est comme chez nous.
Lorsque nous tentons d’imaginer cet espace au-delà du nôtre, il faut bien avouer que c’est perturbant, nous n’y comprenons rien. Et c’est peut être devant cette incompréhension que nous avons inventé Dieu. Car au moins on donne une explication à tout cela, et nous pouvons dormir rassuré.
Quand je suis arrivé sur cette image, j’ai d’abord vu un visage, et ma première photo a été de cadrer serré autour de ce visage de pierre. Puis rapidement le galet a attiré mon attention. Mais est-ce vraiment exact de dire que c’est le galet qui a attirer mon attention ? N’est-ce pas plutôt le regard, interrogateur et curieux, du personnage qui m’a interpellé. N’ai-je pas suivi son regard, qui m’a fait sortir de son univers rugueux, pour m’emmener vers cet espace plus fluide qui ne ressemble pas à son monde à lui.
L’autre chose : Le visage de pierre semble scruter cet objet avec une attention soutenue. Il semble se demander : Mais c’est quoi ça ? Voir cette chose lisse, qui semble pouvoir se déplacer sans heurt dans un environnement qui semble si meuble comparer au sien, cela semble l’interroger. Lui s’est construit dans un monde fait d’une certaine dureté qui le rassure par sa stabilité. C’était comme ça hier, et ce sera pareil demain. Les lignes de cassures qui parcourent son monde attestent pourtant que cette fixité a un prix, et qu’elle n’est peut-être que superficielle !
L’autre : De notre point de vue d’humain, nous n’avons aucun mal à classer les sujets ici présents dans le monde minéral, ce sont des cailloux. Ils sont peut-être même à l’origine constitués de la même roche. Tout comme les humains entre eux, leurs compositions physiques et chimiques sont identiques et pourtant leur différence visuelle est nette.
L’espace qui les entoure exprime également cette différence. La plupart des humains diraient qu’ils sont bien adaptés à leur environnement, rien de plus normal, et que la nature est vraiment bien faite. L’on pourrait aussi considérer que c’est leur environnement qui les a conditionnés à être ce qu’ils sont. La nuance est faible, on joue sur les mots ? Peut-être !
Ils auraient pu être identiques, mais ils sont différents ! Ils sont différents parce qu’ils n’ont pas évolué dans le même monde. Le galet roulé, à son origine, appartenait à un bloc aussi rigide que le visage de pierre. Pour une raison quelconque, il a été séparé de son bloc d’origine. Il a ensuite été déplacé, roulé. Ses voyages l’ont façonné.
Nous pouvons imaginer par exemple sa rencontre avec un lieu humide où courait un ruisseau qui l’aurait transformé physiquement lui donnant cette forme polie. Au-delà du milieu dans lequel nous pouvons les observer aujourd’hui nous nous apercevons que l’explication première à leur différence est à chercher dans leur histoire.
Dans cette image, l’un prend conscience de cette différence. Son regard est vraiment fixé sur l’autre, il est plein de curiosité, mais on a du mal à voir ce qui l’emporte entre l’expression d’une certaine angoisse ou celle d’un enthousiasme face à la découverte ?
Est-il réellement possible à l’un de comprendre l’autre. Leurs repères historiques (donc culturels et sociaux pour parler en langage humain) sont si tranchés qu’on peut se demander s’il y a réellement possibilité à l’un de comprendre l’autre ?
Je ne connais pas la réponse.
Mais s’il pouvait y avoir au moins une acceptation de la différence ce serait déjà énorme.L’Autre
Read MoreQuick View -
L’instant d’Avant
Voir le texte de l'auteur CommanderIl y a dans l’instant une dimension de brièveté. Il y a dans la vie une dimension de longévité.
Les 2 font parties d’un même mouvement que l’on l’aimerait tranquille. Et pourtant, il peut arriver qu’en un instant, quelques secondes, un événement survienne que l’on n’oubliera jamais, et qui conditionnera tout le restant du chemin.Même pour ceux qui dans leur vie ne rencontreraient aucun événement susceptible de tout modifier. Il restera toujours le dernier instant avant le moment où nous arrêterons de respirer définitivement.
Dans cette photo prise en Ariège, alors que nous étions partis à la rencontre de nos lointains ancêtres qui s’aventuraient dans les grottes pour y dessiner, ces chevaux paissant librement m’ont interpellé. Nous voyons ces chevaux paître paisiblement, mais quand même se regrouper autour du seul point de protection qui se trouve dans leur entourage.
On sent bien que quelque chose de sourd est à l’œuvre. Cela fait partie de ces moments où l’on sent qu’il pourrait se passer quelque chose. Que ce quelque chose pourrait être dangereux, mais surtout qu’il pourrait être imminent. Et que dans un instant plus rien ne pourrait être comme avant.
Bien sûr en regardant le paysage et le ciel menaçant, la première idée serait d’imaginer un terrible orage. Mais justement, dans la vie, est ce que ce qui semble le plus évident est toujours la chose la plus exacte ?
Et si finalement je m’étais trouvé devant un phénomène incroyable !
Si cette vision des chevaux était bien contemporaine de ceux qui avaient été dessinés dans la grotte de Niaux. Si ces nuages menaçant n’étaient pas l’annonce d’un orage imminent, mais la conséquence d’un autre phénomène.
Qu’en un instant, une porte s’était ouverte sur la logique du temps et que j’avais photographié une scène qui s’était produite il y a 15 000 ans. Quand je regarde cette image je ne peux pas m’empêcher, même si on ne les voit pas, de sentir quelque part une présence humaine.
Des hommes qui ne se déplacent pas en voiture car ils n’en connaissent rien. Mais des chasseurs cueilleurs de l’époque de ceux qui allaient dessiner dans les grottes.
L’instant d’Avant
Read MoreQuick View